Dans le mariage, l’amour part de zéro pour grandir de plus en plus alors que trop souvent on pense ou on vit le contraire.
Le mariage nous apprend à aimer l’autre ; c’est une vraie école où il y a un choix à faire, une décision à prendre.
Échange des consentements
L’amour matrimonial s’enracine dans les consentements. Dans ce mot se trouve le mot "science" voir même "connaissance". L’amour et la connaissance vont de pair et l’amour s’enracine donc dans des raisons objectives, différentes de la logique émotionnelle affective. Il y a un vrai "oui" à donner qui fait appel à notre intelligence et qui n’a pas de prise sur notre affectivité alors qu’elle en a sûrement sur notre intelligence. Il y a une détermination mutuelle : on fait le choix l’un de l’autre. L’amour se construit dans la volonté, dans la décision que l’on prend.
Une stabilité dans le couple a toutes les chances de perdurer quand il y a des raisons. Or la vie commune s’use et il faut apprendre à traverser les crises ! En effet, ce qui séduit au début, peut déranger ensuite.
Voyons les deux formules consacrées à l’échange des consentements :
Première formule
"Veux-tu ?" Il y a une volonté en plus de l’affectivité. Est-ce que l’on veut que cela marche ? Personne ne peut vouloir à notre place ; même pas Dieu ! L’amour a son siège dans la volonté : "veux-tu, es-tu déterminé à choisir l’autre ?" Et cet amour demande l’amitié, qui réclame elle-même une réciprocité et donc une réponse.
"Librement et sans contrainte" Cette formule n’est pas "juste" pour les couples qui vivent ensemble avant le mariage car la liberté, dans ce cas-là, a déjà été engagée. D’autre part, le consentement est déjà en germe dans les étapes mutuelles qui précèdent le mariage (repas familial...) Cette formule demande une vraie réflexion et une vraie connaissance de l’autre : il ne faut pas brûler les étapes qui risquent de fragiliser l’amour.
"Je te reçois" C’est accueillir l’histoire de l’autre, son corps, sa vie, sa famille, sa santé, sa maladie... Il faut renoncer à une relation comblante : on attend trop de l’autre alors que l’autre ne peut donner que ce qu’il a, ce qu’il est et ce n’est pas juste de lui en demander plus ! Il n’y a que Dieu qui peut nous combler dans le face à face. Il faut accepter qu’ici-bas il y ait des manques et on ne doit pas mettre l’autre dans la position de Dieu et donc ne pas en faire une idole ; je risque de mettre l’autre dans une situation de culpabilité car il ne peut pas me combler ; cela fait partie d’une maturité.
"Je me donne" Ce n’est pas restrictif, c’est bien le don de toute la personne ! On y trouve une logique de respiration : à la fois je me donne et je reçois l’autre. Il y a accueil du don de l’autre, accueil de ce que je n’ai pas encore accueilli.
Dans le don, il y a trois temps :
Georgette BLAQUIÈRE, Oser vivre l’Amour (Ed. des Béatitudes)
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